Annecy ayant pris "une douche très très froide", selon les termes de Guy Drut, l'un des membres français du CIO, créditée de seulement 7 voix lors de l'élection pour la ville hôte des JO 2018 remportée haut la main par Pyeongchang (Corée du sud),
une ville sinistrable. Pendant une vingtaine d’années, les contribuables en feront les frais, mais ça ne semble pas gêner Gérard Holtz, le bec de gaz des compétitions, qui a fixé sa brosse à reluire sur le crâne pour mieux pouvoir se baisser face aux montagnes de fric, ce fric qui s’empare du moindre divertissement pour se faire du gras, vous verrez bientôt qu’il y aura les J.O. de la marelle, du morpion et du kilo de merde, ce jeu qui ravit les mômes et forme des ingénieurs. A la télé, tout est en compétition, c’est les J.O. toute l’année, on classe les chansons, on classe des humoristes débutants, on classe des aventuriers paumés dans des îles désertes, on classe. Cinéma, théâtre, chanson, tout passe au classement, parce qu’on est incapables, pauvres spectateurs que nous sommes, de préférer telle oeuvre à une autre. Mais enfin bordel de pine à cul de chiotte à putes, qu’est-ce que c’est que ces façons de nous imposer des têtes de listes, des meilleurs et des moins bons, des premiers et des derniers, ah mais suis-je con, pour avoir oublié un système dont j’ai été cent fois témoin du temps que je me frôlais au showbiz. Et ce système portait un nom: « dessous de table. »
L’auteur, qui est d’une génération où l’on appelai un chat un sac à pisse, a conservé cette forme de langage qui n’a plus cours aujourd’hui dans la chanson française. Et c’est tant mieux: à la fin des années quarante, il n’était pas rare d’entendre des propos tels que: » Ce qui te manque vieille conne, c’est un bon coup de concombre dans le potager ». Versifiée et mise en musique, cette injonction produisait le meilleur effet sur un public avide de littérature comparée. Aujourd’hui, on dirait plutôt: »J’aime quand tu m’aimes alors aime ». On comprendra que cette évolution du langage permet aux enfants d’éviter les traumatismes causés par un langage qu’ils continuent, hélas, d’affectionner. Pauvre France!
N.B. A notre que toutes les montagnes de France ne sont pas infestées par la lèpre touristique, et que l’on rencontre encore de ces petites stations sympa qui se la pètent à hauteur de cul. Non, je veux surtout causer d’une région que je connais bien, la Haute-Savoie, où le con fluorescent voisine avec la pouffe en vison, où le clinquant et la paillette supplantent les lumières des étoiles, où ton portefeuille tient lieu de réputation, et où la neige n’est plus du tout synonyme de jeu.La neige, là-bas, on appelle ça « l’or blanc ». Vous faites ce que vous voulez, moi je préfère les Pyrénées, le Massif Central, et le Jura.C’est vrai, essaie donc de descendre en luge une piste savoyarde!…Un jour peut-être mes fines, je vous dirai les délices de la luge à deux, et, en prime, le bonheur d’une nuit à quatre dans un igloo.